Artiste sonore
Richard Kalisz
Richard Kalisz est né en 1945 à Lausanne de parents juifs polonais venus de Varsovie et ayant échappé à l’extermination grâce à leur fuite en Suisse. Artiste et personnalité controversée, il n’a jamais voulu céder aux normes des institutions et des productions. Exclu de l’INSAS en 1967 pour contestation radicale, il y est devenu professeur en 1980. Les ruses de l’Histoire sont impénétrables.
Il est l’auteur de plusieurs fictions et écrits dont Place Fontainas, Jean Prolo, Le long voyage vers le jour, Ofélia, Le prix de l’Arc de Triomphe, Juste une photo, Tous les autres s’appellent Santiago, Salaud de client, Rap side stories, Le théâtre ouvrier en Belgique, etc.
Il a mis en scène de nombreuses pièces de théâtre, dont Entre deux guerres, Que le monde aille à sa perte, L’histoire commence à 20 heures, L’Instruction, Les Bonnes, Sang, Huis Clos, A portée de crachat, Pour prendre Dieu de vitesse, Quelque chose d’Anne Frank, Événements, Un opéra de quat’sous, L’augmentation, Le malade juif imaginaire, etc.
En cinéma, il a reçu le prix de la création du festival d’Amsterdam, du Festival de Montbelliard et du Festival « Cinéma et réalités », pour le récit en images, intitulé Pour Jean Marc, passe-murailles. Hommage à Louis Lumière a été sélectionné pour le Prix Italia.
En radio, on lui a attribué l’Antenne de Cristal en 1974 pour l’émission « Il y a folklore et folklore ».
En 1975, il a été licencié de la RTBF pour avoir diffusé en direct des épitaphes sur la mort du dictateur Franco. Une excellente séquence.
Ces dernières années, Richard Kalisz s’est à nouveau investi dans la création radiophonique. Il a réalisé plusieurs œuvres documentaires de longue durée qui ont été reconnues internationalement , couronnées par de nombreux prix (SACD-SCAM, Longueur d’Ondes, Phonurgia Nova, Sélection Europa, festival ACSR) : Disparition d’une famille ; Visage Interdit-figure détruite ; Tout le monde veut vivre ; Conversation au bord de la mer ; La mort probablement ; Post Mortem : un fils de la classe ouvrière ; Le corps d’Ihsane, une radio-document sur l’assassinat, à Liège, d’Ihsane Jarfi : un père porte le corps massacré et mutilé de son fils, parce qu’homosexuel. Ses œuvres ont également été largement chroniquées par la presse, en France notamment, par l’Université de Nancy, par Télérama, par Points Critiques et par Syntone.
Avec son opus consacrée au cinéaste juif Boris Lehman, il poursuit un cycle qui va de l’intime au public, où le « je » se trouve inextricablement lié à la création, tant au réel qu’à une « fiction »… qui n’est rien d’autre que le réel. Car il pense, profondément, que la réalité n’existe que si elle est inventée. Ainsi en va-t-il de la mort qui, elle aussi, est une invention du réel. Il vient aussi d’achever : L’Eté 42, rafle dans les Marolles. 6h50 de parcours pour la mémoire fragmentaire des juifs exterminés.
Récemment, il a aussi réalisé la mise en scène et interprétation de L’été 42 à l’Espace Magh, au 90, rue des Tanneurs et à l’école Charles Buls en février 2018. Puis, Les mots du 22 mars, 24 heures avant l’attentat de Bruxelles.