15.06.2022

La sélection d’Anna Kravets (UKR) – Juin 2022

Actualité

 

- À pro­pos d’An­na Kra­vets -

Anna Kra­vets est une artiste radio ukrai­nienne. For­mée en études cultu­relles et en sciences sociales, elle est aus­si pro­duc­trice de pod­casts. Elle ani­mait aupa­ra­vant une émis­sion de radio sur les trans­for­ma­tions du tra­vail et des loi­sirs sur Radio Ukraine Inter­na­tio­nal.

Les aspects affec­tifs des rela­tions de pou­voir, les méca­nismes de l’i­ma­gi­naire col­lec­tif, l’es­thé­tique du lan­gage comme l’an­thro­po­lo­gie de la voix sont au cœur de ses tra­vaux. La pré­ca­ri­té et la ques­tion du tra­vail en migra­tion sont aus­si des sujets qui tra­versent ses créa­tions radio­pho­niques et ses pro­jets de recherche.

Anna uti­lise l’art radio­pho­nique pour incar­ner ses réflexions sur le monde. En se nour­ris­sant tant de la phi­lo­so­phie et des sciences sociales, elle expé­ri­mente sou­vent une rela­tion non-hié­rar­chique entre la parole et des élé­ments non-dis­cur­sifs.

Elle est actuel­le­ment en rési­dence à Bruxelles avec SEMI SILENTQ‑O2 et l’acsr et elle tra­vaille à trou­ver un car­re­four entre les manières d’ap­pré­hen­der le phé­no­mène imper­cep­tible de la guerre, les émo­tions que vivent les gens en Ukraine et la manière dont celles-ci sont tra­duites à tra­vers divers médias auprès du public à l’étranger.

 

 

- Sa séléc­tion -

En par­ta­geant ses coups de cœur Anna nous invite ce mois-ci à flâ­ner au grès de six pièces tout à fait dif­fé­rentes les unes des autres. Cha­cune d’elles s’adressent, ou font appel, à l’imaginaire urbain, au registre affec­tif et toutes font écho à la ques­tion de la trans­for­ma­tion.

  • Come Come

Come Come est né d’une inter­ro­ga­tion fas­ci­née sur la figure des sirènes, à par­tir de celles d’Homère, qui révé­lèrent à Ulysse un “tré­sor” de science.

Quel était-il ? L’histoire ne le dit pas.

Mais si les sirènes reve­naient dans notre monde contem­po­rain, quel serait ce “tré­sor” adres­sé aux humains ?

Dans cette fic­tion empreinte de réa­lisme magique, Isa­belle Dumont et Can­dy Saul­nier nous guident à la décou­verte de cette énigme à tra­vers un voyage vocal et musi­cal.

Pour l’é­cou­ter c’est juste ici.

 

 

 

 

  • Bun­ker – Tryp­tique Baron Same­di

Cela se passe aujourd’hui, dans les ruines de l’histoire.
Un bun­ker dans le désert.
Un homme se tient devant la porte. Peu à peu les murs du désert se res­serrent autour de lui.
Son but est clair, il veut entrer.
Frag­ment après frag­ment, le trau­ma­tisme se déploie. De ce déploie­ment naît un pay­sage.

Qu’est-ce que l’imagination créée pour ne pas subir le manque ?

Frag­ment après frag­ment le trau­ma­tisme se déploie.

De ce déploie­ment naît un pay­sage.

Bun­ker est le troi­sième volet du trip­tyque Baron Same­di, écrit par l’auteur de théâtre Ludo­vic Drouet et réa­li­sé par Chloé Des­pax et Nora Bou­lan­ger Hirsch.

Vous pou­vez retrou­ver Meute, Météore, et Bun­ker en sté­réo et en binau­ral.

 

 

  • Pho­no­bio­gra­phie N°1

“C’était un jour d’hiver, à Madrid. J’ai pris l’express ‘Puer­ta del Sol’ vers Bruxelles. A cette époque, Hen­daya était le ter­mi­nus de nos trains. Les rails espa­gnols et fran­çais n’avaient pas le même écar­te­ment. Chez nous, les voies étaient plus étroites, petite mesure de défense prise par le gou­ver­ne­ment de Fran­co. On des­cen­dait du train, la valise dans une main et dans l’autre le pas­se­port bien ser­ré. Au milieu de la nuit, on tra­ver­sait cet espace à ciel ouvert, clô­tu­ré par des fils de métal ; cou­loir étroit et silen­cieux, inquié­tant, ‘tier­ra de nadie’. De l’autre côté, vingt-six ans d’une autre vie m’attendaient et, je crois que je le devine déjà. Ce jour-là, je n’avais que vingt-six ans. Avant ce jour-là, il y a eu d’ autres jours, des mil­liers des jours que j’entends encore.”

Cette créa­tion de Cha­ro Cal­vo est à retrou­ver ici.

 

 

 

 

  • Radio L’ancre – Le papillon et le san­glier & La mue

La limite entre folie et rai­son s’avère mou­vante. Et, dans le pro­ces­sus de gué­ri­son, la capa­ci­té de chacun·e à remettre en récit sa propre his­toire dans une his­toire plus grande s’avère fon­da­men­tale.

En repre­nant deux docu­men­taire, Le san­glier et le papillon et La mue, Radio L’ancre laissent l’espace à la parole du « fou » et son exper­tise sur sa mala­die.

Pour décou­vrir les deux docu­men­taires de Jen Debauche c’est par là.

 

 

 

  • Libé­rez l’A(rt)Radio ! 

Si j’éteins la radio, est-ce que tu m’écouteras encore ?

Libé­rez l’A(rt-)Radio ! (ode à l’art radio­pho­nique) a la par­ti­cu­la­ri­té de trans­po­ser une ins­tal­la­tion sonore poin­tilliste en un flux radio­pho­nique.

Le fil thé­ma­tique de l’installation était et est res­té, dans cette réa­li­sa­tion, la créa­tion radio­pho­nique, ou, expri­mé de manière plus poin­tue.

Cinq récits s’entrecroisent et le tableau résonne aux oreilles comme des mul­tiples bulles « (points) » sonores.

Pour en savoir plus et décou­vrir cette pièce de Mar­cel Xhauf­flaire c’est par ici !

 

 

 

  • Zone 58 – Un trou dans la ville

En plein été 2018, au cœur de Bruxelles, le Par­king 58 est détruit.

Après plu­sieurs mois de des­truc­tion, un immense trou appa­raît : un trou dans la ville. Cette fosse aus­si grande qu’un ter­rain de foot­ball nous livre le pas­sé mil­lé­naire de Bruxelles.

À l’écoute des voix du quar­tier de la Vierge Noire naît une légende : la nuit du 20 juillet 2019, soir de la Fête Natio­nale, la Senne a res­sur­gi des pro­fon­deurs…

Un docu-fic­tion de de Gas­pard Audouin, Jacques Lemaire et Maxime Renaud à retrou­ver par .

 

Ren­dez-vous le mois pro­chain pour une nou­velle sélec­tion et d’i­ci-là, bonnes écoutes !